J-4 avant la fin du monde

Nous étions environ 350 autour de JFC, hier soir à Aulnay, afin d’écouter la bonne parole de notre sauveur. Il est arrivé entouré de sa femme Nadia, de sa plus fidèle disciple (la Sainte Michèle TABAROT) et de son ami Bruno BESCHIZZA (dont la première décision en tant que nouveau maire d’Aulnay a été d’interdire la mendicité). J’avais la gorge nouée quand je l’ai vu se diriger vers le pupitre sous les applaudissements et j’ai même versé une petite larme quand il nous a annoncé qu’il était venir dire ce qu’il a « sur le cœur » à nous, ses « amis ». Ma femme et moi portions notre tee-shirt « I love Copé ». Nous étions venus pieds nus espérant qu’il nous les lave avant de passer à table, mais il a commencé tout de suite son discours en évoquant « l’épreuve personnelle » et le « moment difficile » qu’il traverse actuellement.

Beaucoup de militants étaient en larmes, une personne a même essayé d’en finir avec la vie en avalant sa carte de militant. De mon côté j’étais rassuré de constater que la transformation de JFC en chasseur de lumière a déjà commencé : son teint de peau, plus proche de la racaille que du dirigeant UMP, était particulièrement révélateur. Je tiens d’ailleurs à rassurer une fois de plus Nadia au sujet de la transformation : pendant les prochains jours JFC va brunir, une longue chevelure blonde platine va apparaitre, ses muscles vont tripler de volume, sa verge va s’allonger (pas grossir) de 3 à 5 mètres et une seconde (de taille normale pour un homme de droite) devrait lui pousser juste au-dessus de la raie des fesses. Tout ceci est normal, il n’y a pas matière à s’inquiéter, nous reviendrons sur cette transformation dans un prochain article.

JFC nous a expliqué avoir démissionné «pour éloigner le spectre de la division et préserver l’unité de sa famille politique» et qu’il était là pour nous transmettre les commandements à garder par les disciples qu'il considère, non plus comme ses serviteurs, mais comme « ses amis ». Faisant certainement allusion à l’imminente fin du monde, il nous a expliqué qu’ « il va s’imposer une trêve médiatique et à la rentrée ce sera l’occasion de le retrouver avec des projets, des idées, des débats » tout en nous invitant à nous aimer les uns les autres, comme il nous a aimé. Il a ensuite insisté sur le fait qu’il allait « parler aux Français, faire de la politique autrement » tout en nous rappelant que contrairement à l’écran de sa crème solaire, son « intégrité est totale ».

JFC a ensuite expliqué ce qui allait se passer dans les prochains jours : « un temps où l’on commence par se taire, où on appuie "sur pause". Pas pour se faire oublier… Ce serait insoutenable ! Mais parce que le silence permet l’écoute.». Très clairement JFC n’était pas dans un état d’esprit de haine ou de vengeance, il nous a expliqué et qu’il a toujours été « au combat, en première ligne » et que s’il doit verser de son sang, le sang de l'Alliance, il sera versé pour la multitude, pour le pardon des péchés. Il a ainsi expliqué qu’il a « tendu la main bien souvent, beaucoup l’ont prise, d’autres l’ont refusée » et qu’il était prêt à tendre la joue gauche (ou le bras droit) si cela pouvait sauver l’UMP et la France.

Le meeting s’est terminé en apothéose avec « une très jolie histoire qui unit deux grands amis, Boileau et Molière. Molière était un homme de tous les combats, de toutes les audaces, de tous les courages. Sa pièce Tartuffe lui valut de terribles querelles, il eut alors un coup de déprime. Le jour de son anniversaire, son ami Boileau lui écrivit un poème commençant par ces mots: "laisse gronder les envieux..." ». JFC a conclu avec « Ce poème, je vous l'offre » sous un tonnerre d’applaudissements. Puis c’est avec une bonne vieille Marseillaise que nous nous sommes terminés : nous étions tous ivres de bonheur à tel point que de nombreux participants voulaient monter sur la cène afin de toucher JFC, de palper son intégrité et de sentir sa toute-puissance avant la passion des prochains jours.

Nous avons donc passé une soirée aussi magnifique qu’inoubliable… Dire que jamais plus nous ne verrons JFC tel que nous l’avons vu hier soir… Aujourd’hui, c’est donc le cœur partagé entre une immense tristesse et un infini espoir que nous avons pris le train en famille à la gare de l’est afin de nous rendre une dernière fois sur la tombe du maréchal à Colombey. Fort heureusement pour nous le train de 14h12 était à l’heure et nous sommes arrivés en gare de Chaumont sans trop subir la grève de ces feignasses de la SNCF. Qu’ils fassent donc grève pour des pourboires ces abrutis ! A partir de lundi prochain nous n’aurons plus jamais besoin d’eux.